Véronique OLMI (né en 1962) (57 citations).


Conseils de lectures des romans de Véronique Olmi : Bakhita. Sa Passion.
Citations de Véronique Olmi. Article publié le 09/06/2013 à 14H39 et mis à jour le 03/01/2024 à 15H22.

"[...] Elle ne sait pas ce qu'elle veut, elle n'est pas de ce monde, le monde du désir exprimé." (Véronique Olmi In Sa passion : roman.- Paris : Grasset, 12/2006, p. 95).

"Elle frimate. Il adore ce mot. Elle frimate ! Elle met les plumes ensemble pour donner au chapeau sa beauté, elle les coud et ça fait comme un bouquet de printemps, il y a de quoi frimer, oui !" (Véronique Olmi In Le Gosse ; roman.- Paris : Albin Michel, 02/2022, p. 14).

"Le silence grandit comme un mur qui se bâtirait jour après jour, il empêche de bouger, et parfois même de dormir [...]." (Véronique Olmi In Le Gosse ; roman.- Paris : Albin Michel, 02/2022, p. 29).

"Honneur. Le mot s'effondre au pluriel, "déshonneur", car l'honneur on n'en a qu'un, Joseph le sait et le sien s'est teint du sang impur de sa mère, qui a refusé à la France dépeuplée par la guerre un enfant." (Véronique Olmi In Le Gosse ; roman.- Paris : Albin Michel, 02/2022, p. 32).

"Il a encore son brassard noir au bras, il ne le retirera jamais, ainsi il y aura toujours quelqu'un pour lui demander de qui il porte le deuil, et puisque personne ne parle d'elle, lui en parlera toujours." (Véronique Olmi In Le Gosse ; roman.- Paris : Albin Michel, 02/2022, p. 34).

"Et l'absence soudain est partout, elle s'est infiltrée dans sa vie et elle le réveille quand il dort, le surprend quand il est occupé, le sidère aux moments les plus inattendus." (Véronique Olmi In Le Gosse ; roman.- Paris : Albin Michel, 02/2022, p. 37).

"C'est le cœur de l'hiver et le soir ressemble à la nuit." (Véronique Olmi In Le Gosse ; roman.- Paris : Albin Michel, 02/2022, p. 161).

"Depuis bientôt deux ans qu'il fait partie de la fanfare, Joseph n'a jamais réussi à s'habituer aux regards. [...]. Quand il joue, il voudrait qu'on l'écoute les yeux fermés." (Véronique Olmi In Le Gosse ; roman.- Paris : Albin Michel, 02/2022, p. 170).

"Il n'a pas l'habitude des aveux, il ne sait pas comment on s'y prend pour que la parole ne s'arrête pas, qu'elle ose sa propre musique. Mais c'est peut-être ce déchirement et ce chagrin qui donnent au jeu de Joseph cette intensité nouvelle, un son personnel, celui qu'il cherche depuis deux ans, pas forcément plus virtuose, mais unique, son propre son." (Véronique Olmi In Le Gosse ; roman.- Paris : Albin Michel, 02/2022, p. 177).

"En cachette il réapprend à lire, des programmes de concert, des pochettes de disque, un journal qui traîne. Les mots reviennent, le temps des verbes, la justesse de la ponctuation, c'est difficile mais il retrouve avec émotion cette langue si élégante et compliquée qui le fascinait enfant." (Véronique Olmi In Le Gosse ; roman.- Paris : Albin Michel, 02/2022, p. 193).

"C'est le mois de novembre, un mois de grisaille lourde, l'automne a perdu toute saveur, le ciel est humide, les journées se traînent et les nuits sont sans grâce." (Véronique Olmi In Le Gosse ; roman.- Paris : Albin Michel, 02/2022, p. 250).

"Il connaît cet instant, cette minuscule seconde où, sous l'effet de l'alcool, la volonté bascule d'un coup et l'esprit se libère." (Véronique Olmi In Le Gosse ; roman.- Paris : Albin Michel, 02/2022, p. 259).

"Quand on écrit ou quand on joue, on fait appel à tout ce qui nous bouleverse." (Véronique Olmi Extrait de l'Entretien Littéraire animé par Antoine Boussin proposé par la Collégiale Saint-Martin à Angers le 18/02/2022 à 18h).

"Je me suis rendu compte que je pouvais rester sans jouer, mais je ne pouvais pas rester sans écrire." (Véronique Olmi Extrait de l'Entretien Littéraire animé par Antoine Boussin proposé par la Collégiale Saint-Martin à Angers le 18/02/2022 à 18h).

"Ce qui est intéressant est ce que tu ne comprends pas, ce qui te bouleverse." (Véronique Olmi Extrait de l'Entretien Littéraire animé par Antoine Boussin proposé par la Collégiale Saint-Martin à Angers le 18/02/2022 à 18h).

"Nos parcours sont fait de notre quotidien." (Véronique Olmi Extrait de l'Entretien Littéraire animé par Antoine Boussin proposé par la Collégiale Saint-Martin à Angers le 18/02/2022 à 18h).

"Elle adorait danser. Fermer les yeux et danser des heures durant. Se déhancher. Se désarticuler. S'aveugler. Suer. S'exposer. S'oublier." (Véronique Olmi In Sa passion : roman.- Paris : Grasset, 12/2006, pp. 18-19).

"Elle arrivait si bien à mentir aux inconnus, elle savait d'avance ce qu'ils désiraient entendre, mais les proches, les aimés, les chéris, elle ne leur mentait pas, parce qu'elle ne pouvait pas, elle rougissait elle bégayait, partait dans des petits éclats de rire nerveux et primesautiers qui lui donnaient l'air stupide d'une femme enfant." (Véronique Olmi In Sa passion : roman.- Paris : Grasset, 12/2006, pp. 28-29)

"[...] Un manque en entraîne un autre, une douleur en nourrit une autre, et nos chagrins sont comme le gibier, ils ne dorment jamais vraiment." (Véronique Olmi In Sa passion : roman.- Paris : Grasset, 12/2006, p. 29).

"Elle pleurait sans bruit, sans secousse, pleurait comme une femme au ralenti, une inconnue qui s'efface, elle était juste une image de femme pleine de larmes, mais au fond d'elle rien que le vide, la certitude qu'elle venait de quitter son propre monde, tout ce qui lui avait été familier tout ce qui lui avait été cher, ce en quoi elle avait cru, ce à quoi elle s'était consacrée." (Véronique Olmi In Sa passion : roman.- Paris : Grasset, 12/2006, p. 45).

"Elle était celle qui commençait à comprendre. Qui osait à peine, mais qui y allait pourtant, et découvrait le poids nouveau des mensonges, cet amour vécu seule, sa passion en solitaire, tant de souvenirs, d'éclats, de croyances de bonheur, transformés en plâtre au fond du ventre." (Véronique Olmi In Sa passion : roman.- Paris : Grasset, 12/2006, p. 56).

"Il y a des amours qui sont des leurres. Il y a des joies qui nous transportent et nous reviennent pourtant salies et scandaleuses." (Véronique Olmi In Sa passion : roman.- Paris : Grasset, 12/2006, p. 76).

"L'amour est un luxe qui n'appartient pas à tout le monde." (Véronique Olmi In Sa passion : roman.- Paris : Grasset, 12/2006, p. 101)

"Je me suis préparée pour toi. Je suis venue au monde pour toi, pour ce moment-là, cet instant-là, ces bras-là, cette odeur-là." (Véronique Olmi In Sa passion : roman.- Paris : Grasset, 12/2006, p. 104)

"Je te livre ma vie, je panse tes blessures, je souris à tes défauts, j'accepte tes défaillances, je t'aime." (Véronique Olmi In Sa passion : roman.- Paris : Grasset, 12/2006, p. 110).

"Elle n'était plus une petite fille, voyageuse, égarée, elle n'était plus une ancienne pauvre, une maîtresse trahie, une auteure faussement à l'aise, elle était une femme qui se faisait confiance, un peu étonnée de la simplicité avec laquelle elle pouvait soudain décider que la vie lui appartenait." (Véronique Olmi In Sa passion : roman.- Paris : Grasset, 12/2006, p. 119).

"Il y aura toujours en elle deux personnes : une à la merci de la violence des hommes, et l'autre, étrangement préservée, qui refusera ce sort. Sa vie mérite autre chose. Elle le sait." (In Bakhita : roman / Véronique Olmi. Albin Michel, 08/2017, p. 34).

"Elle entre dans le monde organisé de la violence et de la soumission, elle a sept ans et malgré la peur, elle est attentive. Elle ne savait pas que l'on pouvait marcher enchaîné et fouetté. Elle ne savait pas que l'on faisait ça aux hommes." (In Bakhita : roman / Véronique Olmi. Albin Michel, 08/2017, p. 38).

"Mais cette envie de vivre qui la saisit là, dans cette captivité où elle est moins considérée qu'un âne, c'est comme une promesse qu'elle se fait : elle veut vivre. Cette pensée est à elle. Personne ne peut la lui prendre." (In Bakhita : roman / Véronique Olmi. Albin Michel, 08/2017, pp. 82-83).

"Au-dessus de la tunique blanche ne ressortait que le noir de son visage, comme sculpté à la lumière, et miraculeusement non scarifié. Toutes les marques d'infamie étaient cachées, la tunique était comme un voile de pudeur et pour la première fois depuis son enlèvement, elle a ressenti qu'il y avait quelque chose d'elle qui n'appartenait qu'à elle. Son corps, objet de profit et de tant de violences, lui était rendu, dissimulé aux autres il devenait un secret. Son secret. C'était le premier." (In Bakhita : roman / Véronique Olmi. Albin Michel, 08/2017, p. 169).

"Il regarde le jardin mouillé, le magnolia lourd et les fleurs arrachées par la pluie. Il pense que c'est étrange comme le temps, parfois s'accorde à votre coeur." (In Bakhita : roman / Véronique Olmi. Albin Michel, 08/2017, p. 237).

"Elle aime être avec les enfants et les jeunes filles, parce qu'elle aime être avec ceux qui commencent. Qui entrent dans la vie, attentifs, crédules et flamboyants." (In Bakhita : roman / Véronique Olmi. Albin Michel, 08/2017, p. 387).

"On est passé à l'heure d'été. Les arbres semblent y croire, il y a des bourgeons sur toutes les branches, du pollen sur les trottoirs [...]." (In Une séparation. Paris : Albin Michel, 09/2013, p. 11).

"Si nous étions aussi prompts à nous pardonner à nous-mêmes, que nous le sommes à nous sentir coupables, les rues seraient pleines de gens heureux et souriant sans raison." (In Une séparation. Paris : Albin Michel, 09/2013, p. 40).

"On s'émerveille rarement de vivre, pourtant on se révolte toujours de mourir." (In Une séparation. Paris : Albin Michel, 09/2013, p. 42).

"Notre amour a vieilli puis il est mort." (In Une séparation. Paris : Albin Michel, 09/2013, p. 43).

"Nous sommes mourants depuis que nous sommes nés." (Véronique Olmi In Une séparation. Paris : Albin Michel, 09/2013, p. 44).

"J'avais compris déjà que nous nous emparons de l'être aimé pour le détourner et le façonner, et c'est ainsi que la lutte commence : un jour le personnage se révolte et s'échappe. Sa liberté est notre déchirure." (In J'aimais mieux quand c'était toi : roman. Albin Michel, 01/2015, p. 22).

"Les héros de Tchekhov font des tentatives de suicide ou des tentatives d'amour, pour sortir de l'ornière de la désillusion et de la lucidité." (In J'aimais mieux quand c'était toi : roman. Albin Michel, 01/2015, p. 25).

"Aimer ou vouloir mourir, c'est bien la même chose. On veut être ailleurs." (In J'aimais mieux quand c'était toi : roman. Albin Michel, 01/2015, p. 25).

"La police municipale contrôlait un groupe de jeunes garçons en leur gueulant de baisser leurs capuches. Comme si ces capuches avaient été des armes." (In J'aimais mieux quand c'était toi : roman. Albin Michel, 01/2015, p. 47).

"Je crois qu'ils ne savent pas à quel point cela est long de grandir et de vivre. Ils vont aimer, avec ferveur et maladresse, ils vont aimer avec douleur et sans retour, ils vont se battre, ils vont me haïr parfois, ils vont désirer me fuir, ils vont revenir puis partir encore, "partir" est le verbe qui va le mieux aux enfants." (In J'aimais mieux quand c'était toi : roman. Albin Michel, 01/2015, p. 48).

"Je voulais marcher lentement le long des quais, très lentement pour respirer à mon rythme, jusqu'à l'abri aux fauteuils rouges. Loin des mères aimantes et assassines, des vies bousillées par ce que tous nomment avec distraction "l'amour"." (In J'aimais mieux quand c'était toi : roman. Albin Michel, 01/2015, p. 55).

"Le monde réel m'emmerde. Le monde réel me tue." (In J'aimais mieux quand c'était toi : roman. Albin Michel, 01/2015, p. 62).

"Il devenait insensiblement, au fil des années, ce comédien rare qui se banalise, joue sur ses réserves, misant sur sa splendeur passée pour excuser sa paresse." (In J'aimais mieux quand c'était toi : roman. Albin Michel, 01/2015, p. 62).


"Ce qui nous unit est superficiel et vital. Mais notre vie nous la jouons seuls." (In J'aimais mieux quand c'était toi : roman. Albin Michel, 01/2015, p. 66).

"C'est pire que d'être nue. Un visage sans mensonge." (In J'aimais mieux quand c'était toi : roman. Albin Michel, 01/2015, p. 79).

"J'ai pleuré comme si je n'avais jamais pleuré. J'ai pleuré comme si j'avais ce torrent en moi depuis quarante-sept ans et que personne avant cela n'avait ouvert la vanne." (In J'aimais mieux quand c'était toi : roman. Albin Michel, 01/2015, p. 89).


"Puisque c'est là que nous avions décidé de nous tenir, dans ce déséquilibre constant, cette appréhension de la rupture, anticipant la perte de l'autre, nous redoutions et espérions tout." (In J'aimais mieux quand c'était toi : roman. Albin Michel, 01/2015, p. 103).

"Impossible de continuer à étouffer le désir. Il n'a pas l'habitude de suivre ses intuitions, il s'est toujours méfié de ces pensées trop libres. Aujourd'hui il se dit qu'il en a assez de vivre une vie de coton, de moquette et de sourdine. Il a souvent pensé qu'être lui-même équivaudrait à être fou." (In Nous étions faits pour être heureux, p. 105).

"On pourrait la croire indifférente, s'il n'y avait dans son regard cette lumière brusque, elle a le calme de ceux qui ne s'éparpillent pas et vivent en concentration, retenus, prêts à courir." (In Nous étions faits pour être heureux, p. 110).

"Elle lui dit que lorsqu'il ment il a toujours l'air de souffrir un peu, son regard fait un petit détour, du côté de l'effarement et il lui raconte des bobards." (In Nous étions faits pour être heureux, p. 115).

"La solitude est à vous, elle vous tient, et on ne sait jamais si c'est une délivrance ou une malédiction. Va-t-elle vous donner des ailes ou vous réduire à une existence de petits pas ? J'étais entre deux mondes. Si libre." (In Nous étions faits pour être heureux, p. 133).

"Très vite l'enfance a pris la couleur que mon père avait décidé de lui donner, celle de la crainte. Il faisait partie de ces êtres qui sont tout le temps là même quand ils sont absents, car tout se fait pour eux. Dans la peur d'eux." (In Nous étions faits pour être heureux, p. 145).

"On a souvent cette impression que les lieux meurent quand on les quitte, mais moi je savais que ce qui avait disparu, ce n'était pas le grand appartement, c'était le petit garçon dedans." (In Nous étions faits pour être heureux, p. 150).

"Est-ce qu'il y a une douleur à comprendre que notre vie ne dépend que de nous, que nous ne tomberons pas si nous lâchons la main de l'autre, comme ces plantes trop hautes qui s'effondrent sans leur tuteur ?" (In Nous étions faits pour être heureux, p. 223).


"Il y a énormément d'âges dans la vieillesse, ça peut aller très loin la vieillesse, c'est un truc qui prend son temps, on sait quand ça commence, on sait pas quand ça finit." (In La promenade des Russes : roman. Grasset, 2008, p. 21).

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