Delphine de VIGAN (née en 1966) (62 citations).


Citations de Delphine de Vigan. Article mis à jour : le 21/10/2020

Conseils de lecture de Delphine de Vigan : Rien ne s'oppose à la nuit. Les heures souterraines.


"Ce sont des liens invisibles qui nous attachent aux autres -aux morts comme aux vivants-, ce sont des promesses que nous avons murmurées et dont nous ignorons l'écho, des fidélités silencieuses, ce sont des contrats passés le plus souvent avec nous-mêmes, des mots d'ordre admis sans les avoir entendus, des dettes que nous abritons dans les replis de nos mémoires." (Delphine de Vigan In Les loyautés : roman. Paris : J.-C. Lattès, 01/2018, En exergue).

"Le fait est que William pense toujours que je me fais des idées. Sur tout. C'est d'ailleurs devenu un moyen assez efficace de couper court, en douceur à la conversation." (Delphine de Vigan In Les loyautés : roman. Paris : J.-C. Lattès, 01/2018, p. 42).

"Pendant tout l'après-midi, il a perçu chez sa mère cette mélancolie diffuse qu'il déteste parce qu'il ne peut se défaire de l'impression qu'il en est responsable. Il y a cette tonalité particulière de sa voix qu'il semble être le seul à entendre, et cette manière qu'elle a de regarder comme s'il était devenu adulte en une nuit, ou qu'il s'apprêtait à partir à l'autre bout du monde, ou comme s'il avait commis une faute dont il n'avait aucune conscience." (Delphine de Vigan In Les loyautés : roman. Paris : J.-C. Lattès, 01/2018, pp. 80-81).

"La couleur de ses vêtements, sa manière de se déplacer, de tenir son sac, tout indiquait à quel point elle souhaitait être conforme à ce que l'on attendait d'elle, dans la bonne tonalité." (Delphine de Vigan In Les loyautés : roman. Paris : J.-C. Lattès, 01/2018, p. 84).

"Cette femme ne protégeait pas son enfant, et cela me mettait hors de moi." (Delphine de Vigan In Les loyautés : roman. Paris : J.-C. Lattès, 01/2018, p. 87).

"C'était une femme que la vie n'avait pas épargnée. Une femme dont le rêve avait été piétiné et qui tentait de faire bonne figure." (Delphine de Vigan In Les loyautés : roman. Paris : J.-C. Lattès, 01/2018, p. 88).


"C'est étrange, d'ailleurs, cette sensation d'apaisement lorsque enfin émerge ce que l'on refusait de voir mais que l'on savait là, enseveli pas très loin, cette sensation de soulagement quand se confirme le pire" (Delphine de Vigan In Les loyautés : roman. Paris : J.-C. Lattès, 01/2018, p. 106).

"Quiconque vit ou a vécu en couple sait que l'Autre est une énigme" (Delphine de Vigan In Les loyautés : roman. Paris : J.-C. Lattès, 01/2018, p. 118).


"Chacun de nous abrite-t-il quelque chose d'innommable susceptible de se révéler un jour comme une encre sale, antipathique, se révélerait sous la chaleur de la flamme ?" (Delphine de Vigan In Les loyautés : roman. Paris : J.-C. Lattès, 01/2018, p. 124).


"Boire était un jeu au début. Un jeu clandestin qu'ils partageaient tous les deux. A présent Théo ne pense plus qu'à ça." (Delphine de Vigan In Les loyautés : roman. Paris : J.-C. Lattès, 01/2018, p. 126).

"Les gens n'imaginent pas qu'une femme au foyer puisse avoir une vie, des centres d'intérêt, et encore moins des choses à dire. Ils n'imaginent pas qu'elle puisse prononcer plusieurs phrases sensées au sujet du monde qui nous entoure, ni être en mesure de formuler une opinion." (Delphine de Vigan In Les loyautés : roman. Paris : J.-C. Lattès, 01/2018, p. 143).

"J'aime les tête-à-tête et les petits comités. Je suis quasiment mutique dans les grandes assemblées." (Delphine de Vigan In Philosophie Magazine n°122, 09/2018, p. 98, Questionnaire de Socrate, propos recueilli par Alexandre Lacroix).

"J'ai un peu de mal avec les experts omniscients. Ceux qu'on voit à la télévision ou qu'on lit dans les journaux, et qui pensent avoir un avis intéressant et éclairé sur tout, tout, tout." (Delphine de Vigan In Philosophie Magazine n°122, 09/2018, p. 98, Questionnaire de Socrate, propos recueilli par Alexandre Lacroix).

"Je parle toute seule, oui, pour me rassurer, me consoler, m'encourager. Je me tutoie, parce que malgré tout les deux parties de moi-même se connaissent depuis longtemps. J'ai bien conscience que cela peut paraître ridicule. Ou inquiétant." (Delphine de Vigan In Les loyautés : roman. Paris : J.-C. Lattès, 01/2018, p. 38).

"A vrai dire, ce que je raconte à mon mari l'intéresse dans l'ensemble assez peu. C'est l'une des raisons pour lesquelles je ne lui raconte presque rien." (Delphine de Vigan In Les loyautés : roman. Paris : J.-C. Lattès, 01/2018, p. 42).

"Drôle de monde qui nous laisse déverser ici et là une parole anonyme, ambivalente ou extrême, sans jamais nous faire connaître." (Delphine de Vigan In Les loyautés : roman. Paris : J.-C. Lattès, 01/2018, pp. 185-186).

"Au fil du temps j'ai fini par comprendre -ou bien est-ce l'alibi qui me rend les choses acceptables- que la relation à l'Autre ne m'intéresse qu'à partir d'un certain degré d'intimité." (In D'après une histoire vraie : roman. Paris : J.-C. Lattès, 08/2015, p. 30).

"Nous portons tous la trace du regard qui s'est posé sur nous quand nous étions enfants ou adolescents. Nous la portons sur nous, oui, comme une tache que seules certaines personnes peuvent voir." (In D'après une histoire vraie : roman. Paris : J.-C. Lattès, 08/2015, p. 74).

"Toute écriture de soi est un roman. Le récit est une illusion. Il n'existe pas. Aucun livre ne devrait être autorisé à porter cette mention." (In D'après une histoire vraie : roman. Paris : J.-C. Lattès, 08/2015, p. 105).

"Mes livres de fiction sont tout aussi personnels, intimes, que les autres. On a parfois besoin du travestissement pour explorer la matière. L'important, c'est l'authenticité du geste, je veux dire sa nécessité, son absence de calcul." (In D'après une histoire vraie : roman. Paris : J.-C. Lattès, 08/2015, p. 107).

"Rares sont les amis dont nous pouvons nous dire qu'ils ont changé notre vie, avec cette certitude étrange que, sans eux, notre vie tout simplement n'aurait pas été la même [...]." (In D'après une histoire vraie : roman. Paris : J.-C. Lattès, 08/2015, p. 116).

"Plus que tout, ma voix trahit mon humeur, ce n'est pas faute d'avoir essayé d'apprendre à la moduler, à la maîtriser, il n'y a rien à faire, ma voix trahit ce que je suis, émotive malgré l'augmentation constante de mon vocabulaire." (In D'après une histoire vraie : roman. Paris : J.-C. Lattès, 08/2015, p. 123).

"Le livre n'est rien d'autre qu'une sorte de matériau à diffusion lente, radioactif, qui continue d'émettre longtemps." (In D'après une histoire vraie : roman. Paris : J.-C. Lattès, 08/2015, p. 125).

"Le lecteur était capable de pleurer la mort ou la chute d'un personnage qui n'existait pas." (In D'après une histoire vraie : roman. Paris : J.-C. Lattès, 08/2015, p. 139).


"Je prends des notes sur des petits carnets. Je les aime fins et légers, à couverture souple, avec des lignes. Je les garde au fond de mon sac, où que j'aille, les emporte en voyage, en vacances, et j'en dépose toujours un le soir venu, sur ma table de nuit." (In D'après une histoire vraie : roman. Paris : J.-C. Lattès, 08/2015, p. 153).

"Peu de gens savent se manifester si on ne les appelle pas. Peu de gens savent franchir les barrières que nous avons plantées dans la terre meuble et bourbeuse de nos tranchées. Peu de gens sont capables de venir nous chercher là où nous sommes vraiment." (In D'après une histoire vraie : roman. Paris : J.-C. Lattès, 08/2015, p. 250).

"A cet instant précis, j'ai pensé cela : de certains mots, de certains regards, on ne guérit pas. Malgré le temps passé, malgré la douceur d'autres mots et d'autres regards." (In D'après une histoire vraie : roman. Paris : J.-C. Lattès, 08/2015, p. 317).

"Je l'aimais. Je l'aimais pour mille raisons, je l'aimais aussi parce qu'il aimait les livres. J'aimais sa curiosité. J'aimais le regarder lire. J'aimais nos ressemblances, nos désaccords, nos discussions interminables. J'aimais découvrir des livres avec lui, avant lui, grâce à lui." (In D'après une histoire vraie : roman. Paris : J.-C. Lattès, 08/2015, p. 344).

"Je sais que le manque prend parfois toute la place." (In Les jolis garçons, LGF, Le livre de poche, 2010, p. 16).

"Selon vous je fais preuve d'une incapacité profonde à appréhender la réalité." (In Les jolis garçons, LGF, Le livre de poche, 2010, p. 26).

"Lorsque je suis assise en face de vous, j'aperçois dans vos yeux une vérité qui m'est étrangère. Je regarde les murs, leur couleur triste et sale, je cherche autour de moi une issue dérobée qui me permettrait d'échapper une fois pour toutes à la réalité effective des choses." (In Les jolis garçons, LGF, Le livre de poche, 2010, p. 26).


"J'ai pensé que ma vie n'aurait plus jamais de sens si elle devait être privée de cet homme, j'ai pensé que jamais plus je ne pourrais rire, ni parler, ni marcher, si cet homme devait me quitter." (In Les jolis garçons, LGF, Le livre de poche, 2010, p. 31).

"Faut-il toujours des mots pour nommer les sentiments ? Faut-il énoncer les choses pour qu'elles existent ?" (In Les jolis garçons, LGF, Le livre de poche, 2010, p. 34).

"Les gens se défendent comme ils peuvent. Les gens sont capables de mettre en oeuvre de subtiles stratégies d'évitement." (In Les jolis garçons, LGF, Le livre de poche, 2010, p. 36).

"Les hommes m'ont quittée parce que j'en demandais trop, ou pas assez." (In Les jolis garçons, LGF, Le livre de poche, 2010, p. 37).

"Je suis toujours passée à côté des hommes. Je les ai aimés trop tôt, trop vite, ou trop tard." (In Les jolis garçons, LGF, Le livre de poche, 2010, p. 37).

"Vous ignorez sans doute qu'à désirer si fort les choses, elles finissent parfois par arriver." (In Les jolis garçons, LGF, Le livre de poche, 2010, p. 39).

"Vous savez ce qu'est l'amour et comme il nous habite, nous grandit, comme il nous brise et parfois nous laisse sans vie." (In Les jolis garçons, LGF, Le livre de poche, 2010, p. 55).


"Je lis tout le temps, dès que je sors de mon travail, dans le métro, aux caisses quand je fais la queue, dans le TGV, dans les bars quand j'attends." (In Les jolis garçons, LGF, Le livre de poche, 2010, p. 72).

"Au-delà des mots, quelque chose parfois nous propulse vers la solitude de l'autre, vers son désespoir, son impuissance ou sa colère, cela même qui ne se partage pas et que l'on croit pourtant reconnaître." (In Les jolis garçons, LGF, Le livre de poche, 2010, p. 120).

"Ce jour-là peut-être, il avait compris que rien ne pourrait vivre ni grandir entre eux, rien ne pourrait s'étendre ni s'approfondir, et qu'ils resteraient là, immobiles, dans la surface molle des histoires éteintes. Ce jour-là peut-être il s'est dit qu'un jour il aurait la force de s'extraire et de ne jamais se retourner." (In Les heures souterraines, LGF, Le livre de poche, 2012, p. 39).

"Son corps est épuisé. Epuisé avant même de commencer. Son corps ne récupère plus, il s'est vidé de sa matière, de son énergie, son corps s'est transformé en poids mort." (In Les heures souterraines, LGF, Le livre de poche, 2012, p. 40).

"Combien de fois a-t-elle pensé qu'on pouvait mourir de quelque chose qui ressemble à ce qu'elle vit, mourir de devoir survivre dix heures par jour en milieu hostile ?" (In Les heures souterraines, LGF, Le livre de poche, 2012, p. 41).

"Souvent elle a pensé qu'elle avait transmis à ses enfants une forme de gaieté, une aptitude à la joie. Souvent elle a pensé qu'elle n'avait rien de plus important à leur offrir que son rire, par-delà l'infini désordre du monde." (In Les heures souterraines, LGF, Le livre de poche, 2012, p. 43).

"Elle ne savait pas qu'une entreprise pouvait tolérer une telle violence, aussi silencieuse soit-elle. Admettre en son sein cette tumeur exponentielle. Sans réagir, sans tenter d'y remédier." (In Les heures souterraines, LGF, Le livre de poche, 2012, p. 46).

"Il avait oublié à quel point il était vulnérable. Est-ce que c'était ça, être amoureux, ce sentiment de fragilité ? Cette peur de tout perdre, à chaque instant, pour un faux pas, une mauvaise réplique, un mot malencontreux ?" (In Les heures souterraines, LGF, Le livre de poche, 2012, p. 52).

"Elle sait que les gens qui aiment au-delà de ce qu'on peut leur donner finissent toujours par peser." (In Les heures souterraines, LGF, Le livre de poche, 2012, p. 54).

"Il faut toujours qu'elle cherche pour les autres des excuses, des explications, des motifs d'indulgence. Elle finit toujours par trouver que les gens ont des bonnes raisons d'être ce qu'ils sont. Mais pas aujourd'hui. Non. Aujourd'hui, elle aimerait pouvoir se dire que Monsieur Delebarre est un con." (In Les heures souterraines, LGF, Le livre de poche, 2012, p. 57).

"Pourtant la plaie d'amour contient en elle tous les silences, les abandons, les regrets, et tout cela, au fil des années, s'additionne pour former une douleur générique. Et confuse." (In Les heures souterraines, LGF, Le livre de poche, 2012, p. 68).

"Mathilde a plus d'une heure de retard. Elle ne se dépêche pas, n'accélère pas le pas, elle n'appelle pas pour prévenir qu'elle est sur le point d'arriver. De toute façon, tout le monde s'en fout." (In Les heures souterraines, LGF, Le livre de poche, 2012, p. 75).

"A grand renfort de réorganisations, de redéfinition des missions et des périmètres, il est parvenu en quelques mois à la dépouiller de tout ce qui constituait son poste." (In Les heures souterraines, LGF, Le livre de poche, 2012, p. 75).

"Les gens gentils sont les plus dangereux. Ils menacent l'édifice, entament la forteresse, un mot de plus et Mathilde pourrait se mettre à pleurer." (In Les heures souterraines, LGF, Le livre de poche, 2012, p. 77).

"Elle est parvenue à ce point de fragilité, de déséquilibre, où les choses ont perdu leur sens, leurs proportions. A ce point de perméabilité où le plus infime détail peut la submerger de joie ou bien l'anéantir." (In Les heures souterraines, LGF, Le livre de poche, 2012, p. 79).

"La relation amoureuse peut-être se réduisait à un déséquilibre : dès lors qu'on voulait quelque chose, dès lors qu'on attendait, on avait perdu." (In Les heures souterraines, LGF, Le livre de poche, 2012, p. 126).

"La ville l'étouffe, l'oppresse. Il est fatigué de ses hasards, de son impudeur, de ses fausses accointances." (In Les heures souterraines, LGF, Le livre de poche, 2012, p. 151).

"Aujourd'hui il lui semble que l'entreprise est un lieu qui broie. Un lieu totalitaire, un lieu de prédation, un lieu de mystification et d'abus de pouvoir, un lieu de trahison et de médiocrité." (In Les heures souterraines, LGF, Le livre de poche, 2012, p. 169).

"Sa vie se partage entre 60% de rhinopharyngites et 40% de solitude. Sa vie n'est rien d'autre que ça ; une vue imprenable sur l'ampleur du désastre." (In Les heures souterraines, LGF, Le livre de poche, 2012, p. 177).

"Elle ne sait plus ce qu'il convient de faire, de ne pas faire, ce qu'il convient de taire ou de hurler." (In Les heures souterraines, LGF, Le livre de poche, 2012, p. 178).

"Est-ce qu'on est responsable de ce qui nous arrive ? Est-ce que ce qui nous arrive nous ressemble toujours ?" (In Les heures souterraines, LGF, Le livre de poche, 2012, p. 215).

"Il a vu des centaines de patients atteints de maladies graves. Il sait comment la vie bascule, à quelle vitesse, il connaît les overdoses, les crises cardiaques, les cancers foudroyants et les chiffres constants du suicide. Il sait qu'on meurt à trente ans." (Delphine de Vigan In Les heures souterraines, LGF, Le livre de poche, 2012, p. 231).

"On ne peut pas obliger les autres à vous aimer. Voilà ce qu'il se répète à lui-même, pour asseoir son propre renoncement." (In Les heures souterraines, LGF, Le livre de poche, 2012, p. 234).

"Les gens parlaient entre eux, braillaient dans des téléphones, écoutaient de la musique dans des casques non hermétiques, le bruit des gens s'est amplifié, le bruit des gens est devenu insupportable." (In Les heures souterraines, LGF, Le livre de poche, 2012, p. 245).


Critique du roman sur mon blog :
http://conseilsdelectures.blogspot.fr/2015/02/les-heures-souterraines-delphine-de.html

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