Stefan ZWEIG (1881 - 1942) (22 citations).


Citations de Stefan Zweig. Article mis à jour le : 01/06/2021.

Conseils de lecture de Stefan Zweig : L'ivresse de la métamorphose ; Marie-Antoinette ; Nietzsche ; 24 heures de la vie d'une femme ; La confusion des sentiments ; Le voyage dans le passé.

Biographie : Les derniers jours de Stefan Zweig de Laurent Seksik.

"[...] Vouloir juger un homme subjugué par la passion serait aussi absurde que de demander des comptes à un orage ou traduire en justice un volcan." (Stefan Zweig cité par Aude Le Corff In Les arbres voyagent la nuit.- Paris : Stock, 2013, p. 288).

"Ce déplaisir que je prenais à l'école ne m'était pas personnel ; je ne puis me souvenir d'aucun de mes camarades qui n'eût senti avec répugnance que nos plus louables curiosités et nos meilleures intentions étaient gênées, réprimées et ennuyées, dans ce moulin de discipline." (In Le Monde d'hier, p. 52).

"Ombrageux et réservé, Rilke donnait à Paris, cette ville qui vous dilate le cœur, l'impression d'être beaucoup plus ouvert que partout ailleurs, peut-être parce qu'on n'y connaissait pas encore son oeuvre et son nom et qu'il se sentait toujours plus libre et plus heureux là où il était un anonyme." (In Le Monde d'hier, p. 175).

"Tandis que la plupart des auteurs ne peuvent se résoudre à taire quelque chose de ce qu'ils savent et, amoureux de toutes leurs lignes réussies, veulent se montrer plus vastes et profonds qu'ils ne sont réellement, mon ambition à moi est d'en savoir toujours plus long qu'il ne parait au dehors." (In Le Monde d'hier, p. 372).

«L’âge amortit de façon étrange tous les sentiments.»

"Les communiqués sonnent haut, les rumeurs sonnent plus haut encore. Elles jaillissent de partout, les gens ne se contentent pas d'une belle vérité. Parce qu'ils attendent la fin, ils veulent croire, croire, croire. Toute la religiosité qui, dans l'homme moderne, s'était ratatinée, explose, se précipite vers ce but, on fait crédit tantôt à celui-ci, tantôt à celui-là, on happe le vent et on attrape ce qu'il apporte." (In Journaux, p. 113, 04/05/1915).

"Toujours courber l'échine, se sentir toujours en faute, cela peut aller pour quelques semaines, mais comme forme d'existence, c'est intolérable. Je n'ai jamais été aussi pessimiste, aussi désespéré, car le combat (depuis longtemps perdu) n'est plus qu'un baroud d'honneur, et non point la recherche de solutions positives telles que la victoire." (In Journaux, p. 298, 13/06/1940).

"Une journée de voyage comme tant d'autres ces dernières années. Est-ce parce que le monde tremble sur ses bases que l'on est habitué à vivre dans le mouvant." (In Journaux, p. 253).


"Et si le sens de la vie consiste à découvrir sans relâche dans le temporel et l'intellectuel de nouvelles formes de liberté, le mieux est peut-être de vivre avec le moins de contraintes possibles, l'art de laisser derrière soi, sans aucune sentimentalité, une bonne portion de son passé." (In Journaux, p. 253).

"Chaque forme d'émigration produit déjà inévitablement par elle-même une sorte de déséquilibre. On perd -ceci aussi, il faut l'avoir éprouvé pour le comprendre- quelque chose de sa verticalité, quand on ne sent pas sa propre terre sous ses pieds, on perd de sa sûreté, on devient plus méfiant à l'égard de soi-même." (In Le Monde d'hier, p. 476).

"On peut tout fuir sauf sa conscience."

"J'ai personnellement plus de plaisir à comprendre les hommes qu'à les juger." 

"Je me découvrais, moi, passionné par essence, une nouvelle passion qui m'est restée fidèle jusqu'à aujourd'hui : le désir de jouir de toutes les choses de la terre par le truchement de l'âme des mots." (In La confusion des sentiments, p.41). 



Citations suivantes tirées de "Nietzsche : le combat avec le démon". Paris : Stock, 1993 (Collection Cosmopolite) :

"L'anéantissement de Nietzsche est une sorte de mort par la lumière, une carbonisation de l'esprit par sa propre flamme." p. 132

"Nietzsche parle toujours, lutte toujours, souffre toujours pour lui seul.p. 11

"De même que tout grand séducteur cherche, à travers toutes les femmes, la femme, de même Nietzsche cherche à travers toutes les connaissances, la connaissance -la connaissance éternellement irréelle et jamais complètement accessible." p. 49.

"Cet homme à demi aveugle, tâtonnant péniblement devant lui et vivant dans l'obscurité, à la manière d'une chouette, avait en manière psychologique, un regard de faucon."  p. 63.

"Nietzsche ne veut jamais et en aucun cas être heureux, mais bien être vrai. il ne cherche pas le repos, mais bien, en qualité d'esclave et de serviteur du démon, le superlatif dans toutes les excitations et de tous les mouvements.
Or, toute lutte pour l'inaccessible acquiert un caractère d'héroïsme, et tout héroïsme aboutit nécessairement, à son tour, à ce qui en est la conséquence la plus sacrée, c'est-à-dire la chute." p. 70.

"Dix jours, quinze jours, trois semaines, c'est la durée de ses derniers ouvrages : conception, gestation, accouchement, présentation et élaboration définitive, tout cela se confond en fusant comme un éclair. Il n'y a pas là de période d'incubation, de moments de repos, de recherches, de tâtonnements, de modifications et de corrections, tout est aussitôt parfait, définitif, inchangeable, à la fois brûlant et refroidi.
Jamais cerveau n'a porté à une tension électrique aussi haute et aussi durable les dernières vibrations de la parole ; jamais des associations de mots ne se sont formées à des vitesses aussi magiques ; la vision est en même temps parole, l'idée est clarté parfaite et, malgré cette plénitude gigantesque, on ne sent rien de la peine ou de l'effort : la création a depuis longtemps cessé d'être un acte, un travail, elle est simplement un laisser-faire, une intervention des puissances supérieures."  p. 128.

"Ce qui rend léger et qui donne la santé est bon : dans la nourriture, dans l'esprit, dans l'air, dans le soleil, dans le paysage, dans la musique. Ce qui fait planer, ce qui aide à oublier la lourdeur et l'obscurité de la vie, la laideur de la vérité, cela seul est source de grâce."  (Le combat avec le démon : Nietzsche. Belfond, p. 265).


Commentaires

  1. Zweig a été et restera un grand écrivain, mais on a pas besoin de moi pour le savoir.
    J'ai adoré "le joueur d'échecs" et "la pitié dangereuse".

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    1. La pitié dangereuse est une nouvelle bouleversante, une de mes préférées.

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